Les femmes dans le secteur du paysage : engagements et opportunités idverde

Longtemps considéré comme un domaine exclusivement masculin, le secteur du paysagisme connaît une transformation majeure avec l’arrivée d’une nouvelle génération de femmes talentueuses et déterminées.

Histoire des femmes dans le paysagisme, défis contemporains à relever, atouts et contributions uniques des femmes dans ce secteur, engagements et opportunités idverde au service de l’égalité professionnelle… Aujourd’hui, zoom sur les femmes dans le secteur du paysage !

Les femmes dans le secteur du paysage, d’hier à aujourd’hui

Des pionnières méconnues : retour sur les grandes femmes qui ont marqué l’histoire du paysage

Bien qu’elles soient généralement méconnues du grand public, de nombreuses femmes ont profondément marqué l’histoire du paysagisme, laissant derrière elles un héritage qui continue d’influencer la profession aujourd’hui.

Peintre et photographe ensuite devenue paysagiste emblématique du mouvement « Arts & Crafts », Gertrude Jekyll (1843-1932) a créé plus de 400 jardins au Royaume-Uni.

Auteure prolifique récompensée par plusieurs médailles prestigieuses, elle révolutionne l’architecture des jardins grâce à son travail sur l’harmonie des couleurs et des textures. Son héritage s’étend jusqu’en France avec le célèbre parc du Bois des Moutiers, labellisé « Jardin remarquable » ».

Seconde femme honorée de la médaille Victoria, sa compatriote Ellen Willmott (1858-1934), transforme l’horticulture britannique par ses créations audacieuses, notamment le jardin alpin de Warley Place.

Pionnière à la « Royal Horticultural Society », elle finance des explorations botaniques en Chine, développe une collection de 600 espèces de jonquilles et constitue un herbier de 15 000 spécimens pour les jardins royaux de Kew.

De l’autre côté de l’Atlantique, l’Américaine Beatrix Farrand (1872-1959) fut l’unique femme parmi les 11 fondateurs de l’ « American Society of Landscape Architects » en 1899. Ses réalisations emblématiques incluent les aménagements des campus de Princeton, Yale et Harvard, ainsi que les jardins de la Maison Blanche.

Les femmes qui marquent le paysagisme contemporain

Plus récemment, Isabelle Auricoste, récompensée du Grand Prix du paysage en 2000, a marqué le paysagisme contemporain par ses réalisations majeures (restauration des Tuileries, du jardin du Luxembourg ou encore de la maison de George Sand).

Professeure à Versailles et à Bordeaux, ses recherches sur la fonction sociale des jardins ont redéfini l’intégration des espaces verts dans la ville contemporaine.

Doublement lauréate du Grand Prix national du Paysage et du Grand Prix de l’urbanisme en 2020, Jacqueline Osty incarne elle aussi l’excellence du paysagisme français moderne.

Des portraits qui ne représentent qu’un faible échantillon parmi les nombreuses femmes qui ont façonné le domaine du paysagisme et qui constituent aujourd’hui une puissante source d’inspiration pour les nouvelles générations !

La féminisation des métiers opérationnels

État des lieux actuel des femmes dans le secteur paysager : chiffres et tendances

Malgré une féminisation progressive ces dernières années, le secteur du paysage reste encore largement masculin avec seulement 12 % de femmes en 2022 (UNEP).

Entre 2018 et 2022, leur nombre est néanmoins passé de 7 300 à 12 400 dans le secteur du paysage, soit une hausse de près de 70 % en quatre ans.

Si 90 % des hommes travaillent sur les chantiers, les femmes restent concentrées dans les fonctions administratives avec seulement 32 % sur le terrain en 2022, un chiffre à relativiser lorsque l’on sait qu’elles comptaient seulement pour 19 % en 2012.

Enfin, côté formation, une autre étude CFTC-AGRI de 2022 révèle que moins de 20 % des étudiants dans les formations d’aménagement paysager sont des femmes.

Les enjeux de la féminisation du secteur paysager

Si les chiffres témoignent d’une progression encourageante des femmes dans le paysagisme, cette évolution reste confrontée à plusieurs défis, principalement socio-culturels et organisationnels. Loin d’être insurmontables, ces obstacles appellent des réponses innovantes et coordonnées de la part de l’ensemble des acteurs du paysage.

La lutte contre les stéréotypes et la discrimination

Le premier obstacle à la féminisation du secteur paysager réside dans les représentations collectives qui persistent à associer cette filière à un domaine majoritairement réservé à la population masculine.

Ces préjugés se manifestent dès l’orientation scolaire, où les jeunes filles sont rarement encouragées vers ces filières, et s’intensifient tout au long du parcours professionnel.

La déconstruction de ces stéréotypes passe par plusieurs mesures stratégiques. Parmi elles, la valorisation des modèles féminins inspirants, des campagnes de sensibilisation dès le plus jeune âge, sans oublier les formations à l’inclusion et à la lutte contre les discriminations pour les recruteurs et les managers.

Coordonnées dans le cadre d’une politique volontariste, ces actions contribuent progressivement à modifier les perceptions, les mentalités et les pratiques, créant ainsi un environnement professionnel plus accueillant pour toutes.

Adapter les infrastructures et les outils : un enjeu clé pour la mixité

Au-delà des représentations, l’intégration des femmes dans le paysagisme nécessite d’adapter des infrastructures et des équipements historiquement conçus pour un personnel masculin.

L’absence de vestiaires ou de sanitaires dédiés sur les chantiers, souvent par manque d’espace ou de moyens, reste un frein concret pour les femmes.

Des solutions existent néanmoins : installations modulaires, mutualisation entre entreprises, aménagement des bases-vie… Motivés par la mixité, ces investissements bénéficient finalement à tous en améliorant les conditions de travail.

Même constat pour certaines tâches, outils et équipements traditionnels, parfois inadaptés à la morphologie féminine.

Là encore, les innovations technologiques offrent des réponses : matériel électrique plus léger, outils ergonomiques, dispositifs d’assistance… Combinées à l’entraide, ces évolutions allègent la pénibilité et préviennent les risques pour l’ensemble des équipes.

Concilier vie professionnelle et personnelle dans un métier exigeant

Le paysagisme impose des contraintes particulières qui compliquent l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : travail en extérieur dépendant de la météo, pics d’activité saisonniers et horaires parfois étendues.

Ces caractéristiques impactent particulièrement les femmes qui gèrent encore majoritairement les responsabilités familiales. La maternité et l’éducation des enfants deviennent alors des périodes où beaucoup peuvent être contraintes de quitter le secteur, faute d’aménagements adaptés.

Pour y remédier, certaines entreprises pionnières développent des solutions concrètes. Parmi ces dernières, les horaires flexibles, l’organisation anticipée des chantiers, la possibilité de télétravail pour les tâches administratives, ainsi que la mise en place de politiques parentales équitables. Des leviers essentiels pour attirer et fidéliser les talents féminins !

Les qualités féminines, des atouts majeurs pour le secteur du paysagisme !

Au-delà des défis à relever, de nombreux témoignages terrains confirment l’impact positif majeur qu’apporte la présence féminine dans un secteur traditionnellement masculin comme le paysagisme.

Interrogées dans le cadre du dossier « Le Jardin au féminin » du magazine « En vert & avec vous » (n°26, 2020, P. 65-73), plusieurs professionnelles du paysage nous éclairent sur les atouts spécifiques des femmes dans ces métiers.

Un sens du détail et de l’adaptation au service de l’excellence

Selon Cathy Biass-Morin, directrice du service des espaces verts de Versailles, « les femmes accordent une très grande attention aux finitions et s’adaptent rapidement aux conditions du site ».

De plus, leur sens aigu de l’observation renforce considérablement l’autonomie des équipes de travail, leur permettant d’optimiser leur organisation et de développer des stratégies ingénieuses pour alléger la charge physique des différentes missions.

Jardinière en chef à l’abbaye de Royaumont, Justine Marin fait remarquer que « certains types de jardins demandent une finesse d’intervention » où les femmes excellent avec « des gestes précis et une vraie délicatesse ».

Une approche qui privilégie souvent la réflexion sur les méthodes d’intervention plutôt que le recours systématique aux machines, apportant finalement à une vision plus sensible au service des jardins et de la biodiversité.

La mixité, source d’équilibre et de performance

La complémentarité femmes-hommes est perçue comme une véritable source d’équilibre, de créativité et d’innovation. Elle permet de mieux répondre aux attentes variées des clients et des usagers.

C’est aussi un levier de performance : les entreprises les plus mixtes sont souvent les plus productives et résilientes !

Une sensibilité écologique au service du végétal et du vivant

Cette sensibilité écologique et ce rapport intime à la nature, au beau et au vivant, dont sont souvent porteuses les femmes, représentent des atouts essentiels pour le paysagisme de demain.

À l’heure des défis environnementaux et de la quête de sens, elles peuvent aider le secteur à se réinventer vers des pratiques plus douces, plus durables et plus respectueuses.

Loin d’être anecdotique ou accessoire, l’apport des femmes est donc une chance et une nécessité pour faire évoluer les métiers du paysage.

Encore faut-il leur donner toute leur place et reconnaître pleinement leur légitimité !

L’égalité professionnelle femme-homme, une priorité pour idverde

idverde, leader du paysagisme fermement engagé pour la mixité et l’égalité professionnelle

Leader du paysagisme français et européen, idverde œuvre sans cesse pour faire progresser l’égalité professionnelle femmes hommes depuis plus de 10 ans.

Avec 12 % de femmes dans nos effectifs en 2023, nous nous situons dans la moyenne sectorielle, avec une proportion de 25 % de femmes aux postes d’encadrement, démontrant une progression significative vers la parité dans les fonctions décisionnelles.

Un accord d'entreprise structurant au service des femmes

Cette performance s’appuie sur un accord d’entreprise historique signé en juin 2019 entre la direction et les partenaires sociaux.

Ce document fondateur aborde plusieurs dimensions essentielles : égalité salariale, formation équitable, mixité professionnelle et équilibre vie personnelle/professionnelle.

Il reconnaît explicitement les défis spécifiques des femmes dans les métiers techniques et prévoit des mesures concrètes pour y répondre.

Le partenariat avec l’association Elles bougent pour un véritable impact sociétal

Depuis début 2023, idverde s’est également associé à l’association « Elles Bougent » pour promouvoir les métiers du paysage auprès des jeunes femmes.

Ce partenariat permet aux collaboratrices d’idverde, devenues marraines, d’intervenir dans les collèges et lycées lors de forums d’orientation et d’ateliers de sensibilisation.

Elles y partagent leur passion pour le métier, décrivent les différentes facettes du paysagisme et répondent directement aux questions des élèves, contribuant ainsi à déconstruire les stéréotypes dès le plus jeune âge et à élargir l’horizon professionnel des futures générations !